Depuis 1979, et la création en
1980 de Ponctuation,
Statue/Sculpture, le Nouveau
Musée, devenu en 1997
l'Institut d'art contemporain,
collabore avec Daniel Buren.
Sous des formes variées, ses
interventions ont littéralement
ponctué la vie de la structure
et, peut-être, contribué Ã
modifier la sensibilité artistique
du public lyonnais.
À Villeurbanne en 1985,
l'exposition Comme lieu :
situation 1, tentait déjà ,
d'amorcer un bilan de l'oeuvre de Daniel Buren : films, vidéos, oeuvres sur papier,
sur verre, adaptations d'oeuvres in situ, peintures anciennes, premiers travaux
rayés, modifications des espaces, cabanes... C'était une manière de dire, au
moment même de la construction des Deux Plateaux au Palais-Royal, que ce
travail était méconnu, y compris du fameux "milieu" artistique.
La place des Terreaux, le parc des Celestins (1994) ont, depuis, permis une
meilleure appréhension du travail par un vaste public, au moins dans le domaine
de la commande publique.
L'exposition qui oeuvre la saison 2000 se propose de poursuivre et d'amplifier,
pour le public, le travail entrepris il y a plus de dix ans. Il n'est plus question cette
fois de mettre en avant, a priori, la profusion et l'aspect proteïforme du travail de
Daniel Buren, mais au contraire de se concentrer sur un seul aspect, une seule
rubrique : les Cabanes Éclatées. Pour autant cette contrainte même du type
d'oeuvres choisies et de l'espace provoque les rebondissements les plus
spectaculaires et remet en avant la multiplicité des propositions de Daniel Buren.
Le visiteur devrait littéralement se perdre dans l'abondance des propositions, des
subtilités, des explosions de couleurs, des trompe-l'oeil, des renvois et des
perspectives, du jeu des espaces et des matériaux. C'est une exposition de fête
totale qu'offre Daniel Buren avec une série d'une quinzaine d'oeuvres nouvelles
réalisées par l'atelier technique de l'Institut.
En fait, les Cabanes Eclatées de Daniel Buren parcourent son oeuvre depuis
une vingtaine d'années et elles constituent une manière de point de rencontre
d'éléments récurents : travail de l'espace, de la lumière et de la couleur, des
matières, etc. Ces cabanes ont un rôle double, à la fois bilans et moteurs pour de
nouvelles déclinaisons, mais, surtout, elles affirment très spectaculairement ce
qui se trouve sans doute être l'un des objectifs cruciaux de l'oeuvre : la
multiplicité des points de vue et la richesse des possibles.
Le plexiglas, le verre, le bois, le fer, le papier et le tissu sont tour à tour mis Ã
contribution, comme la peinture et la lumière ; ils sont, naturellement, les outils Ã
l'oeuvre dans l'ensemble de la production mais, dans le cas précis des Cabanes
Eclatées, ces éléments s'additionnent, se mêlent et interfèrent. Ils viennent
s'ajouter au travail de l'architecture et de la couleur qui constituent par ailleurs un
pan important, comme chacun sait, de l'oeuvre de Daniel Buren.
Les Cabanes Eclatées reprennent bien des questions qui font la richesse de
l'oeuvre: rapport du spectateur à l'oeuvre, statut de l'oeuvre, rapport oeuvre/lieu.
oeuvre spectaculaire et envahissante, la Cabane pose plus violemment peut-être,
et de manière plus critique encore, la question de l'objet d'art. Mais aussi, et c'est
Daniel Buren qui l'écrit, sur "l'envers et l'endroit, le décor et le décoré,
l'architecture et l'objet architecturé, la sculpture et la peinture."*
On pourrait enfin voir dans ces Cabanes comme une tentative d'oeuvre d'art
totale où le spectateur se trouverait au fond dans les mêmes situations que
l'artiste : à la fois décoeuvreur et usager, enfant et adulte, jouisseur et raisonneur,
au coeur de la vie et de ses contradictions.
L'année 2000 apporte donc une première étape d'un bilan d'une oeuvre
essentielle : la peinture et l'histoire à Villeneuve d'Ascq, la couleur et
l'architecture à Villeurbanne. Ces deux premiers chapitres entament un
catalogue raisonné de l'oeuvre.
Jean Louis Maubant
Vernissage le dimanche 25 juin 2000 Ã partir de 19 h 00
Gymnase de Vaise
51, quai Sédalian
69009 Vaise
tél. 04 78 03 47 00
fax 04 78 03 47 09
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